Mémoire, culture et initiatives : le meilleur de l’Afrique et de la Caraïbe !

🌍 Afrique & Caraïbe : unies pour la justice réparatrice et un avenir commun

Les 6 et 7 septembre 2025, Addis-Abeba a accueilli le 2ᵉ Sommet Afrique-CARICOM sous le thème : « Transcontinental Partnership in Pursuit of Reparatory Justice for Africans and People of African Descent through Reparations ».

Ce sommet historique a réuni dirigeants africains et caribéens avec un objectif clair : renforcer les ponts entre l’Afrique et la Caraïbe autour de leurs histoires partagées et de leurs défis communs.

Au cœur des discussions :

  • Justice réparatrice : aborder l’héritage du colonialisme et de l’esclavage, et transformer la mémoire en politiques concrètes.

  • Santé et bien-être : mise en place du partenariat HeDPAC pour développer des solutions de santé durables entre les deux régions.

  • Commerce & innovation : signature de nouveaux accords pour stimuler les échanges économiques et encourager la jeunesse à innover.

  • Culture & diaspora : valorisation des racines communes et reconnaissance du rôle essentiel des descendants africains dans la Caraïbe.

Plus qu’un sommet diplomatique, il s’agit d’un moment symbolique où l’Afrique et la Caraïbe se projettent ensemble vers l’avenir, avec la volonté de transformer leurs luttes historiques en leviers de développement et d’unité.

L’enjeu désormais : que ces engagements dépassent les déclarations et deviennent des actions visibles dans la vie quotidienne des populations.

Chez Karib Afrik, nous croyons à la force de ce dialogue transatlantique, qui rappelle que malgré les océans, nous faisons partie d’une même histoire, d’une même identité, d’une même quête de justice et de dignité.

🌴Martinique : découverte archéologique majeure à Sainte-Anne

Un trésor enfoui depuis des siècles refait surface en Martinique. À Sainte-Anne, sur le site du Club Med, des fouilles archéologiques ont révélé ce qui est déjà considéré comme le plus grand gisement archéologique de l’île. Les découvertes, principalement liées à l’époque amérindienne, apportent un éclairage inédit sur l’occupation ancienne et durable de ce site.

Des puits et poteries millénaires

Au cœur de la mise au jour : une soixantaine de puits amérindiens constitués de poteries recyclées. Ces vases, autrefois utilisés pour consommer le wikou, une boisson fermentée à base de manioc, servaient ensuite de cuvelage pour protéger les puits. Creusés dans le sable à environ 70 à 80 cm de profondeur, ces ouvrages permettaient d’accéder à une eau douce, filtrée naturellement.
Enterrées depuis plus de 1500 ans, ces poteries sont exceptionnellement bien conservées, offrant une rare plongée dans les pratiques quotidiennes des premiers habitants de l’île.

Un site stratégique pour les Amérindiens

La Pointe Marin, où se situent les fouilles, n’a pas été choisie au hasard. Le site combinait plusieurs atouts :

  • Accès à l’eau douce, grâce à des puits et à des sources naturelles issues des mornes environnants.

  • Un abri naturel, protégé du vent et des cyclones, comme l’a rappelé Garcin Malsa, ancien maire de Sainte-Anne. Il affirme avoir lui-même retrouvé de nombreux ossements, coquillages et conques de lambis dans cette zone.

Ces conditions en faisaient un lieu de vie stratégique et durable pour les populations amérindiennes.

Les mystères de l’occupation

Pour autant, de nombreuses questions restent ouvertes. Selon Guillaume Seguin, archéo-anthropologue, les chercheurs ne savent pas encore si la Pointe Marin était un grand village permanent ou un lieu occupé de manière plus discrète, mais continue, pendant plus de 400 ans. Les mouvements saisonniers des populations amérindiennes restent également une hypothèse plausible.

Les fouilles ont aussi révélé huit sépultures, exclusivement d’adultes, mais aucun vestige de l’époque coloniale n’a encore été retrouvé.

Et après ?

Les objets découverts seront étudiés pendant deux ans par un bureau d’études basé à Ducos. Cette analyse permettra de mieux comprendre le quotidien, l’organisation et les rituels des premiers habitants de la Martinique.

Cette découverte confirme que la Pointe Marin, aujourd’hui lieu touristique, fut autrefois un espace vital pour les Amérindiens, un héritage précieux qui enrichit l’histoire de la Caraïbe.

👩🏽‍🌾Quand les barreaux deviennent champs : le travail pénitentiaire en agriculture au Burkina Faso

Depuis quelques mois, une réforme inédite du système pénitentiaire burkinabè suscite autant de curiosité que de débats : les détenus sont désormais mobilisés pour cultiver la terre, produire des vivres, et dans certains cas, alléger leur peine au gré de leur implication. Une initiative située à l’intersection de justice, de réinsertion et de sécurité alimentaire.

Une réforme structurelle : pourquoi et comment ?

L’idée : donner du sens à l’incarcération au-delà de la punition purement rétributive. En aménageant des terres, notamment à Baporo, en équipant des périmètres agricoles dans des maisons d’arrêt comme celle de Diébougou, l’État burkinabè souhaite transformer ses prisons en lieux de production (avec élevage, cultures maraîchères, grandes cultures).

Dans la prison de Diébougou, par exemple, 4 hectares ont été aménagés, avec forage, bassin de rétention et système d’irrigation. Le maïs est aujourd’hui la culture principale en saison humide, tandis que durant la saison sèche, on expérimente tomates, choux, etc.

À Baporo, les détenus cultivent du maïs, du riz, mais aussi du blé, de la pomme de terre, du cacao, de la banane.

Le mécanisme d’incitation est clair : un mois de travail équivaudrait à une réduction de trois mois de peine dans certains cas.

Le regard africain sur cette réforme

Cette initiative burkinabè est souvent présentée comme une “nouvelle voie” pour les systèmes carcéraux en Afrique , un équilibre entre réparation, utilité sociale et dignité humaine. Certains observateurs la saluent comme audacieuse ; d’autres y voient une approche à surveiller, à encadrer de près.

Pour Karib Afrik, ce sujet compte double : il questionne notre vision de la justice et de la dignité humaine, et il prouve qu’il est possible de trouver des réponses africaines aux grands défis, à condition d’un cadre juste et transparent.

👟Quand la mode célèbre la mémoire : Nike x Air Afrique fait vibrer Abidjan

Le 27 septembre 2025, Abidjan est devenue le théâtre d’un lancement culturellement puissant : Nike a dévoilé la Air Max RK61, une sneaker née de sa collaboration avec le collectif créatif Air Afrique. Plus qu’une simple chaussure, cette sortie raconte une histoire de mémoire, d’identité et de fierté africaine.

Un hommage à une icône panafricaine

Le design de la RK61 puise directement dans l’univers de la mythique compagnie aérienne Air Afrique, symbole de rêve et de mobilité panafricaine durant des décennies. Typographies, couleurs, références esthétiques aux cabines et à l’identité visuelle de la compagnie… Chaque détail renvoie à un patrimoine culturel et historique que la jeunesse africaine et afro-descendante redécouvre avec fierté.

Un lancement en Afrique avant le reste du monde

Nike a choisi Abidjan, et plus précisément le Blu Lab, un haut lieu de la culture urbaine ivoirienne, pour organiser ce lancement inédit. C’est la première fois qu’une sneaker de cette envergure sort sur le continent africain avant le marché international. Le message est clair : l’Afrique n’est plus seulement une source d’inspiration, elle devient un point de départ.

Une demande forte et une résonance diasporique

Très vite, les paires se sont arrachées, signe que le public africain et diasporique est en quête de produits qui racontent leur histoire. La campagne, portée par des figures comme Didier Drogba ou Marie-Josée Ta Lou-Smith, a donné encore plus de poids symbolique à ce lancement. Les sneakers ne sont plus qu’un objet de mode : elles deviennent un manifeste culturel.

Identité, mémoire et modernité

Cette collaboration soulève une question essentielle : comment la mode peut-elle participer à la réappropriation de l’histoire africaine ? En rendant hommage à Air Afrique, Nike et le collectif montrent qu’il est possible de transformer la nostalgie en fierté et le patrimoine en tendance. Le nom de la sneaker, Air Max RK61, fait référence à 1961, année de naissance de la compagnie, symbole d’un rêve panafricain. Chaque détail du design célèbre les racines africaines tout en s’inscrivant dans la modernité et la tendance mondiale.

Et après ?

Pour Karib Afrik, ce lancement est une victoire culturelle mais aussi un appel à aller plus loin :

  • Valoriser encore davantage les créateurs africains dans les grandes collaborations, pour que la culture locale soit réellement mise en avant et reconnue à sa juste valeur.

  • S’assurer que ces projets profitent non seulement à l’image mais aussi à l’économie locale, en impliquant artisans, designers et jeunes talents africains dans la chaîne de création.

  • Inspirer d’autres marques afro-centrées à oser unir valeurs, esthétique et héritage, et à montrer qu’on peut conjuguer innovation, style et mémoire collective dans des projets ambitieux.

La Air Max RK61 n’est pas qu’une sneaker : c’est un symbole de renaissance culturelle. Elle incarne une Afrique qui se raconte par elle-même, qui séduit par sa créativité et qui inspire au-delà de ses frontières. Un pas après l’autre, l’identité afro se transforme en une véritable force mondiale.

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