Quitter les Antilles pour un appel au Kongo

En 2021, Pascale et sa famille ont fait un choix de vie audacieux : quitter la Martinique pour s’installer en République Démocratique du Congo. Pendant trois années, ils ont partagé le quotidien des Congolais, confronté les réalités d’un autre mode de vie, mais aussi découvert une terre de résilience, de chaleur humaine et de promesses agricoles.
Dans ce témoignage sincère et émouvant recueilli par Karib Afrik, Pascale nous ouvre les portes de son expérience, entre chocs culturels, émerveillements, et naissance de projets porteurs de sens.

En août 2021, ma famille et moi, à savoir mes deux fils et leurs épouses, ainsi que ma fille, mes deux petits enfants et mon époux avons laissé la Martinique pour le Congo-Kinshasa dans le but de participer à la vie sociale, éducative et économique de ce pays.

Nous y avons passé trois ans de notre vie, qui a été très enrichie par cette expérience inédite. Je dis bien de notre vie, parce que dans ce pays la vie à laquelle nous avons assisté est bien différente de celle que nous connaissions en Martinique dans notre petit confort.

En Martinique, il y a l’eau qui coule régulièrement au robinet même s’il y a des coupures récurrentes à certains endroits (personne ne va faire sa vaisselle et sa lessive tous les jours de l’année dans une rivière). On a aussi du courant électrique, on ne se demande pas à son réveil s’il y aura du courant même si ce n’est pas un jour de délestage. Sans compter les maladies telles que le paludisme, la fièvre typhoïde qui sévissent continuellement et qui touchent beaucoup les enfants. D’ailleurs , le taux de mortalité est très élevé, faute de soins qui ne sont pas prodigués au malade par manque d’argent. Ainsi on prend vraiment conscience de la vie.

Mais, malgré tout, je me suis sentie chez moi dans ce pays, car il y a beaucoup de similitudes entre le Congo et les Antilles.

En effet, au Congo comme aux Antilles, les gens sont très conviviaux et ont une certaine joie de vivre malgré les difficultés de la vie quotidienne. Les Congolais parviennent à garder le sourire. Ils restent courtois et très serviables.

Comme aux Antilles ils aiment danser et passer de bons moments ensemble, au-delà même du cercle familial. Il est vrai que le soleil, comme aux Antilles, brille toute l’année. Et cela est très bon pour le moral et permet aussi aux fruits et légumes d’avoir du goût. En effet, malgré le mauvais conditionnement de ceux-ci par rapport au manque de moyens, notamment en ce qui concerne le transport des marchandises (infrastructures routières dégradées, véhicules en mauvais état…) on retrouve cette saveur d’antan dans les fruits et légumes au Congo.

Et ceci nous a amenés à mettre en place des projets agricoles où la priorité serait de produire diverses variétés de fruits et légumes tropicaux, qui nous tiennent à cœur et qui sont quasiment en voie de disparition dans la province de Kinshasa.

Ainsi, je pourrais dire que ce retour à "la Terre Mère", si je puis dire, a été une très bonne expérience et je remercie mon Seigneur et Sauveur Yéhoshoua de me permettre en ce jour de la partager au plus grand nombre par l’intermédiaire de Karib Afrik.

Pascale

Professeur des écoles à la retraite. Installée en RDC

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